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Articles

Affichage des articles du avril, 2008

salon mondial du modélisme

Vers 1650, les précieux ridicules brocardés par Molière répugnaient à employer les mots usuels pour dire ce qu'ils avaient à dire. Le cidre devenait "le nectar pétillant du verger neustrien". Et les adjectifs prenaient la place des substantifs : la tendresse devenait le tendre ("j'éprouve un profond tendre pour vous"). Depuis une dizaine d'années, les précieux sont de retour. Ils ne disent plus " par prudence " mais "en vertu du principe de précaution". Ils ne disent plus " les politiciens " mais "les politiques" (adjectif employé à la place de son substantif). De sorte que, dans une formule comme "les politiques d'autrefois", nul ne sait plus s'il s'agit des actions politiques menées dans le passé ou des personnages politiques du temps jadis. Dans le même esprit, les précieux ne disent pas " le salon du modélisme " mais "le mondial du modélisme". À ne pas confond

rencontres sur l'environnement

Le ministère de tutelle des récentes rencontres sur l'environnement organisées par le gouvernement français a souhaité les intituler "Grenelle environnement". Une appellation ignorante des règles de construction du complément de nom en français (avec la préposition de ). Cette faute de syntaxe a été délaissée par les médias qui ont choisi de former correctement le complément de nom et ont rebaptisé ces rencontres " Grenelle de l'environnement ". En dépit de cette rectification grammaticale, l'étymologie de "Grenelle de l'environnement" reste particulièrement déroutante pour les linguistes, mais aussi pour les spécialistes des sciences politiques et de l'histoire contemporaine. En effet, dans la métonymie "accords de Grenelle" (1968), dont cette appellation se réclame, "Grenelle" ne signifie pas " accords " ni " rencontres " mais " ministère (français) du Travail " [dont les locaux son

grenellocompatible

Une publication ministérielle ( La lettre du Grenelle environnement ) annonce fièrement la naissance d'un néologisme d'une difformité et d'une lourdeur confondantes : grenellocompatible . La Mission linguistique francophone y décèle un dérèglement lexical de grande ampleur et met en garde les francophones sains d'esprit contre l'utilisation de pareils monstres sémantiques : contrairement au hongrois ou au japonais, le français n'est pas une langue agglutinante, dans laquelle les idées composites s'expriment par des radicaux accolés en un mot global. Le secrétariat d'État français qui promeut déjà l'incohérente appellation " Grenelle environnement " (au sens de accords sur l'environnement ) se réjouit de participer à une détérioration volontaire de la langue. Cette situation contradictoire résume la grande désorientation du français en France : quelques institutions (l' Académie française , la Délégation générale à la langue françai