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note sur les memos et les focus


La Mission linguistique francophone [M•L•F•] ne manifeste aucune aversion pour la langue anglaise, bien au contraire. C'est ce qui la distingue d'autres organisations dites "de défense de la langue française".

Dans sa tâche permanente d'observation des coups portés à la langue française par les professionnels francophones de la communication, la M•L•F• ne s'emploie qu'à dépister les atteintes morbides (1) au vocabulaire et à la syntaxe de notre langue, celles qui lui occasionnent des pertes de sens, de substance ou de cohérence : lorsque le vocabulaire ou la syntaxe d'une autre langue font insidieusement irruption dans la nôtre, par ignorance, par incompétence, par snobisme, par suivisme, par corporatisme parfois, et non par choix créatif ou stylistique.

La Mission linguistique francophone ne s'autorise à émettre aucune objection à la libre anglophilie, voire anglomanie, de certains auteurs ou locuteurs francophones. Elle ne mène ni ce combat rétrograde ni aucun autre de même nature. C'est au contraire la pleine vitalité des langues, chacune dans sa sphère d'intelligence et de sensibilité, que notre organisation promeut pour le présent et l'avenir. Nos observatrices et observateurs réunis sous le pseudonyme collectif de Miss L•F•, ne font guère figure de vieux barbons crispés sur leur dictionnaire de termes vétustes...

C'est donc avec ce seul souci de clarté dans les emprunts langagiers que la Mission linguistique francophone alerte ici les habitués des "mémos" et des "focus" sur le fait que ces termes anglais dérivés du latin n'ont pas leur place dans la langue de travail des entreprises francophones. The focus, c'est le point (le point de netteté focale d'un système optique, vers lequel on fait la mise au point, par exemple) ; par analogie, to focus, c'est se concentrer (sur un sujet, comme les rayon lumineux se concentrent au point focal d'une lentille).

Quant à ce que les anglophones appellent aujourd'hui a memo (contraction de memorandum), en français c'est simplement une note (une note de service, par exemple), un compte rendu (de réunion, par exemple) et non un mémorandum (qui pourrait alors légitimement s'abréger en "mémo" dans notre langue aussi). La Mission linguistique francophone invite donc les responsables d'entreprises francophones à s'abstenir de demander à leurs interlocuteurs "un memo avec un focus sur les actions commerciales" - et à l'exprimer plutôt en français : "une note avec un point sur les actions commerciales" ou "un compte rendu des actions commerciales".

(1) Morbide : [adjectif] qui relève de la maladie ; à ne pas confondre avec sordide (qui évoque une extrême bassesse) ni macabre (qui évoque la mort, avec une certaine délectation).

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