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vent debout

Les tics de la langue médiatique toquent à la coque du paquebot francophone. La mer moutonne, et ce sont une fois encore des moutons de Panurge... Depuis quelque mois, dans la presse français, on est "vent debout" à tout propos. Comme le rappelle Jacques Michaud, "lorsqu'un bateau à voile est exactement face au vent, le foc et la grand voile sont dégonflés et pendouillent ou fasseyent en produisant quelques maigres ondulations et de légers claquements. Le bateau n'avance plus. Quelqu'un qui est vent debout contre une idée, une proposition, un projet, est opposé à sa réalisation." Il est opposé, certes, mais ne peut l'être que passivement, réduit à l'inaction par un vent diamétralement contraire qui l'empêtre dans le cliquetis improductif de son propre gréement. Il est opposé mais frustré. Et sans ressources. Au lieu de quoi, on nous parle de gens "dressés vent debout" contre une réforme comme de vigoureux opposants dont l'élan et la détermination déferlent telle une tempête vengeresse.

Ce n'est pas une lourde impropriété de terme, juste une petite erreur de cap sémantique. Car à 15° près, ces opposants pourraient cesser d'être immobiles "vent de bout" et commencer à lutter "au près". C'est-à-dire en remontant hardiment, et très efficacement, contre le vent qu'ils combattent.

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