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Articles

Affichage des articles du septembre, 2012

"par contre" est parfaitement correct

Il est tout à fait faux que la locution adverbiale par contre soit grammaticalement incorrecte, comme on l'entend dire aujourd'hui encore. La cabale contre cette expression est ancienne, puisqu'elle est l'œuvre de Voltaire qui fit, on ne sait pas exactement pourquoi, une fixation contre par contre . Il a fallu attendre 1920 pour qu'André Gide s'emploie à contrer définitivement le feu de feu Voltaire en démontrant que non seulement par contre était grammaticalement correct, mais qu'il existait des contextes dans lesquels on ne pouvait pas remplacer par contre par en revanche comme prétendait l'exiger ce bon Voltaire - et comme se croient obligés de le faire ceux qui se laissent piéger par la rumeur discréditant depuis lors l'emploi de " par contre ". • Sur le plan grammatical et syntaxique Par contre est formé sur le modèle de par ailleurs , si l'on considère "contre" comme un adverbe [comme dans : '' seul

jeune couple homoparental

" Homoparental " et " homoparentalité " sont des néologismes formés par croisement de grec ( homo ) et de latin ( parent ), ce qui n'est pas recommandé en principe : mieux vaut polychrome (tout grec) et multicolore (tout latin) que polycolore et multichrome qui s'emmêlent les pinceaux. Mais là n'est pas le problème. La Mission linguistique francophone a noté que les néologismes homoparental et homoparentalité étaient employés dans des sens incompatibles avec leur étymologie, donc incohérents avec la langue française. En effet, l'adjectif homoparental est employé aux sens suivants : 1/ constitué de parents homosexuels (couple homoparental) ; 2/ sollicité ou accompli par un couple homosexuel (adoption homoparentale). Le substantif Homoparentalité est employé pour désigner la condition parentale d'un couple homosexuel. Or, le préfixe grec homo signifie de même nature, identique . Il ne signifie pas homosexuel ... Les homo nymes ont le

une médaille olympique n'est pas une breloque

Cet article publié au terme de Jeux olympiques de 2012 reste d'actualité. Nous le remettons sur le dessus de la pile à l'attention des professionnels du commentaire sportif. La grande fête olympique a rimé, une fois encore, avec grande dé-fête linguistique. Les commentateurs sportifs les plus en vue se sont surpassés dans le dérèglement lexical, syntaxique et phonétique. Ainsi a-t-on pu entendre dire qu'un lutteur avait "bien paradé l'attaque" (sic) de son adversaire (comprenez : "bien paré l'attaque"), et qu'un judoka avait fait preuve de beaucoup de tact (sic) pour arriver en demi-finale (comprenez : beaucoup de sens tactique ). Mais cela ne serait rien sans l'avalanche de termes argotiques que les journalistes sportifs ne perçoivent plus comme tels : les pattes, la tronche, le mec , etc. Summum de cette perte de repères lexicaux et d'incapacité à ajuster le niveau de langue du commentaire sportif : les médailles , si noblemen

à midi ou ce midi ?

"Ce midi" est une tournure malhabile issue d'une confusion avec • ce soir • ce matin Or soir et matin désignent des portions de journée. Tandis que midi désigne une heure de la journée. Dire "ce midi" revient donc à dire naïvement "ce 12 heures". On s'en abstiendra en disant • à midi . Tout comme on dit exclusivement à minuit et jamais "ce minuit" ; à moins de tomber de sommeil, peut-être.