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Articles

Affichage des articles du juillet, 2013

l'envie frénétique de parler une langue inepte

Une entreprise industrielle du Haut-Rhin [France] convie les professionnels de son secteur à découvrir ses " nouveautés produits ". Le marketing n'excuse pas tout. Quand on se souvient combien les Alsaciens ont ardemment souhaité demeurer français, on s'étonne que la société B*** agresse aussi cruellement la langue française. Petit rappel : en français, on dit " les nouveaux produits " et non " les nouveautés produits ". Si B*** nous vantait ses " nouveautés produit es ", on supposerait qu'il s'agit des nouveautés qu'elle a produites... Mais les " nouveautés produits ", on suppose qu'il s'agit d'une folle perte de repères grammaticaux, par la faute de laquelle le nom " produits " devient un qualificatif (masculin) du nom " nouveautés " (féminin). L'entreprise B*** et toutes celles qui jargonnent de la sorte seront bien inspirées de rectifier leurs messages publicitaires pour

le vyomanaute est sur orbite

Le mot vyomanaute désignerait un astronaute originaire d'Inde ou navigant à bord d'un vaisseau spatial indien. Avec une bonne dose d'inauthenticité, son étymologie mêle le sanskrit व्योम vyoma (ciel) et le latin nautes (marin). Au même titre que le terme " taïkonaute ", l'usage de ce néologisme ébouriffant est à réserver aux professionnels du commentaire spatial qui ont perdu le sens commun.  Ceux qui jonglent, selon les fusées, avec les cosmonautes, spationautes, astronautes, taïkonautes, coréonautes ou vyomanautes, et ne perçoivent pas l'absurdité de prétendre imposer à la langue française la complication inouïe de désigner une même activité professionnelle par un nom différent selon la nationalité de qui exerce la profession ou pratique l'activité. On plane dans une incohérence intersidérale. Un skieur, une infirmière ou un pâtissier changent-ils de désignation selon leur pays d'origine ? Aux tenants du terme " vyomanaute"

course contre la montre

Joliment trouvée, l'expression " course contre la montre " s'est imposée pour désigner une épreuve sportive chronométrée dans laquelle les concurrents prennent le départ successivement et non simultanément, sans possibilité de caler leur rythme sur celui d'un voisin d'effort. En corps à corps, ils ont le temps pour adversaire. Dans l'idée de courir contre la montre , peu à peu, dans la langue médiatique puis courante, seule la partie adverbiale "contre la montre" a été conservée : les étapes du Tour de France courues contre la montre sont devenues des contre-la-montre . Pourquoi pas. Ce qui est ici discordant, c'est d'avoir ensuite opté sans réfléchir pour l'article masculin : " un contre-la-montre" , alors que le substantif sous-entendu est toujours un neutre de forme féminine : une étape, une course, une épreuve, une compétition , donc une contre-la-montre . Quitte à s'économiser une infime syllabe d'effor