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mandat et mandature

Terme réprouvé par les académiciens français et par tout locuteur soucieux de sobriété, il semble que la mandature, malgré sa jolie sonorité évocatrice de législature et de robe de bure, n'existe pas. 

Ce ne serait qu'un néologisme élégant mais vain, installé dans le vocabulaire des orateurs politiques et de ces journalistes que la durée des mandats électifs passionne. Aucune mandature ne serait légitime, et seuls le seraient les mandats : le mandat de maire, de député, de sénateur, par exemple. "Oui mais..." protestent divers journalistes et politiciens "... la mandature c'est la période durant laquelle s'exerce le mandat". Eh bien non. L'Académie française ne laisse planer aucun doute là-dessus : le mot mandat désigne aussi bien la fonction que la période pendant laquelle cette fonction est exercée.

Mais le monde francophone comprend une vaste population de grenouilles fortement désireuses de sembler plus savantes que le bœuf, et qui enflent à plaisir leur discours en optant avec une constance remarquable pour le terme inutile mais long, plutôt que pour le terme juste mais trop peu ronflant à leur goût... Faut-il adresser ce grief aux orateurs qui ont inclus la "mandature" dans leur lexique, malgré sa superfluité indéniable ? Ou faut-il leur reconnaître cette liberté, afin que les détenteurs d'un mandat aient leur mandature, comme les législateurs ont leur législature et les paons leur parure ?

Nos chers mandés semblent en avoir tellement envie, que ce serait peut-être méchant de la leur refuser.
En tout cas, la Mission linguistique francophone s'en abstient.

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