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pôle oncologique, oncopôle


Le français appartient au groupe des langues gréco-latines, et non à celui des langues agglutinantes telles que le hongrois, le basque ou le coréen. Dans les langues non agglutinantes comme la nôtre, il existe une syntaxe fondée sur les rapports logiques entre les mots, laquelle constitue une évolution linguistique par rapport à la création d'un mot composite dans lequel son agglutinés des éléments de base porteurs de diverses significations.

Des termes comme écoresponsable, cybercriminalité, eurosceptique ou Oncopôle opèrent une régression vers le stade agglutinant. Ce sont des néologismes forgés par imitation d'autres langues ou pour épater l'ignorant mais déconnectés du sentiment linguistique francophone : ils font fi de la nature syntaxique de notre langue qui procède par assemblages de mots distincts ; tel assemblée nationale et non nationassemblée, ou crise d'adolescence et non adocrise.

Mesdames et messieurs les rares cancérologues de renom qui prisez depuis peu les "oncopôles" (sic) plutôt que les services de cancérologie, vous êtes bien docteurs en médecine, vous n'êtes pas "médidocteurs" ? De même votre service hospitalier est éventuellement un pôle oncologique [bien que l'Académie française conteste ici comme abusif l'usage de pôle au lieu de service] mais en aucun cas un "oncopôle" (sic).

Il convient de laisser cette création lexicale très malhabile à la sphère des noms propres, voire des noms de marque. Oncopôle de Toulouse [photo ci-dessus], par exemple, est un nom propre. Il est surprenant que sa burlesque ressemblance avec "Oncle Paul" n'ait pas dissuadé les promoteurs de cet établissement. Mais on aimerait que le rappel linguistique ci-avant ramène unanimement les décideurs hospitaliers francophones à la raison et les dissuade de tenter d'introduire durablement cette tumeur langagière dans le français courant ou spécialisé.

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