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Affichage des articles du octobre, 2014

en interne, en individuel, en sous-scutané : triple faute

Les francophones qui ne s'alarment pas de la disparition du complément de nom correctement formé (" votre numéro de compte ") au profit de juxtapositions imitées de l'anglais (" votre numéro client ") ne s'alarment pas d'une altération profonde de la syntaxe du français. Ils invoquent l'intérêt de simplifier toute langue, et saluent l'économie d'effort d'articulation procurée par la suppression du mot " de "... On doit se réjouir que la paresse soit une si haute vertu à leurs yeux, car on s'en attristerait en pure perte. Mais alors, on s'étonne de leur acharnement à ajouter ailleurs des mots superflus. Dans l'entreprise, les réunions internes deviennent des réunions " en interne ". Selon le même travers, on peut lire ce matin dans la presse nationale française le compte rendu d'une expertise médicale concernant un rocker francophone : un épanchement " en sous-cutané " y est décrit.

mûr et immature

Il manque à notre langue des mots tout simples. Tels certains antonymes [ces termes de sens opposés, comme joie et tristesse ] qui restent à inventer. Ainsi, l'exact antonyme de profond n'existe pas en français. Notre langue s'en tire par des périphrases comme " peu profond " ou " pas profond ". L'adjectif " superficiel " fonctionne aussi comme antonyme de profond , mais seulement dans certains sens propres ( une plaie superficielle ) et certains sens figurés ( une analyse superficielle ). Au sens général, il ne convient pas : un estuaire est profond ou peu profond , il n'est pas " superficiel ". Inversement, l'adjectif mûr possède un antonyme bien connu : immature . La force de cet antonyme est telle qu'un grand nombre de professionnels de la langue (journalistes, essayistes, politiciens, publicitaires) et de professionnels de la maturité (psychologues, enseignants) en perdent leur français: ils croient q