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s'enfuir et s'ensuivre, même combat

Le verbe s'ensuivre ne s'écrit pas en deux morceaux "s'en suivre". Pas davantage que le verbe s'enfuir ne s'écrit "s'en fuir" ou que le verbe s'enfermer ne s'écrit "s'en fermer". Le grand public peut s'y tromper. Mais des personnes faisant profession d'écrire en français ne devraient pas s'y méprendre.

On trouve pourtant toujours des professionnels de la communication écrite qui vous écrivent des choses comme : "il s'en est suivi une grève des pilotes" (sic) [Le Monde] au lieu de "il s'est ensuivi une grève des pilotes". Ces même professionnels n'écrivent pourtant pas "il s'en est gagé à s'en tendre avec nous" (sic) au lieu de "il s'est engagé à s'entendre avec nous".

C'est pourquoi nous leur rappelons qu'en bon français, le verbe s'ensuivre n'est pas sécable et se conjugue d'un seul tenant, comme tout autre verbe débutant par le préfixe en-.

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Commentaires

Unknown a dit…

Sauf que dans le Larousse :
s’ensuivre
verbe pronominal (de suivre)

Être la conséquence de ; résulter : Frapper jusqu’à ce que mort s’ensuive.

✎ Seulem. à l’infinitif et aux 3e personne du singulier et du pluriel Aux temps composés, le préfixe en est auj. séparé du p. passé par l’auxil. : il s’en est suivi.

Comment l'écrire ?
Miss LF a dit…
Bonjour et merci pour vos commentaires amicaux et intéressants.

Oui, nous savons bien, que des fautes de français indéniables et des anglicismes superflus sont entérinés par les éditeurs de dictionnaires du commerce (cf "iel/iels"). Il faut caresser son lectorat dans le sens du poil.

Non, la faute "s'en suivre" n'est pas devenue correcte "aujourd'hui". Elle est juste devenue pus répandue, et même majoritaire. Mais c'est toujours une lourde bévue, indéfendable.

Tant que nous n'écrirons pas "il s'en fuit, il s'en ferme" et que nous ne dirons pas "il s'en est touré" au lieu de "il s'est entouré", il n'existera aucun raisonnement (autre que spécieux) apte à justifier la dislocation du verbe pronominal "s'ensuivre".

D'autant moins que cette bévue est unique dans toute notre langue.

Nous plaidons inlassablement pour une langue fine, simple, sobre et par-dessus tout cohérente avec elle-même. Nous plaidons pour que les exceptions ne se multiplient pas et que les fautes ne soient pas présentées comme une évolution lorsqu'elles ne sont qu'un égarement.

Tout cela figure dans le texte de présentation "les missions de la Mission", si le cœur vous en dit.

A bientôt !

Miss L.F

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