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Articles

Affichage des articles du septembre, 2015

on ne tire pas les conséquences

" Il faut en tirer les conséquences " ne veut rien dire (*) : ce n'est qu'un nœud dans la langue de bois. On tire le diable par la queue, on tire une histoire par les cheveux, mais on ne tire pas des conséquences, on tire des conclusions . On peut aussi tirer des leçons . Tandis que les conséquences, on les assume . Éventuellement après les avoir mesurées (" mesurez-vous les conséquences de vos actes ?"). Le monde politique francophone fourmille pourtant d'orateurs haut placés qui "tirent des conséquences" (sic) à tout propos ou exigent que d'autres s'en chargent, par amalgame entre tirer des conclusions et assumer des conséquences . Cette confusion est à rapprocher du cafouillage " loin s'en faut " (sic), lui aussi vide de sens, qui résulte également de l'incorrecte hybridation de deux expressions correctes : loin de là et il s'en faut de beaucoup . (*) Peu importe que divers dictionnaires s'en acco

métier n'est pas un adjectif

Le site officiel du ministère de l'Intérieur français a annoncé simultanément un bonne et une mauvaise nouvelle, et l'a fait en ces termes, extraits d'une offre d'emploi : "intégrer une direction qui comporte une grande diversité de domaines « métier » avec de hauts niveaux d’expertise, c'est l'opportunité que vous propose [le] ministère de l'intérieur." Cherchant à se libérer de l'obligation de trouver le mot juste, on remarque que le rédacteur de l'annonce du ministère, gêné par sa propre carence, s'est senti obligé d'entourer " métier " de guillemets, comme si cela gommait ou atténuait la faute de français. Détrompons-le charitablement : 1°/ non, "métier" n'est pas un adjectif qualificatif ; 2°/ non, un mot au singulier ne peut pas qualifier un mot au pluriel (ici, le nom commun  domaines ) ; 3°/ non, les guillemets ne gomment pas les fautes, ils les enjolivent à peine. Il n'est donc pas perm

à propos du dû

Un ancien président de grande association de cadres prend la plume dans son blogue pour demander la démission d'une ministre du travail française qui vient de choquer ses concitoyens par son ignorance patente de la législation la plus fondamentale en matière de contrats de travail précaires. Cet excellent homme est fâché contre la ministre, et il y a sans doute lieu de l'être, mais il est aussi fâché avec l'accent circonflexe puisqu'il l'omet quand il en faut un et qu'il l'ajoute où il n'y en a pas. Ainsi évoque-t-il "le respect qui lui est du" au lieu du respect qui lui est dû , puis une "côte de popularité" au lieu d'une cote de popularité . A force de ne plus prononcer correctement les sons voyelles selon la présence ou l'absence d'un accent circonflexe (1), un nombre croissant de professionnels de la communication s'égarent à confondre la tâche qu'ils accomplissent avec la tache que leur ignorance de la