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Articles

Affichage des articles du novembre, 2016

bleu cocu

Aujourd'hui, l'infidélité est jaune. Jaune cocu. Sous Louis XI, en France, elle était bleue : " les bleu-vêtus ", c'étaient les maris trompés. La langue évolue avec liberté, la condition humaine se perpétue avec libertinage... Mais quand un évènement devient un événementiel (sic), et quand de bonnes relations deviennent un bon relationnel (sic), la langue évolue-t-elle ou se dénature-t-elle ? La réponse est dans la question : ici la nature des mots s'altère. Les adjectifs dérivés des substantifs évincent les substantifs eux-mêmes. Ils les font cocus. Sans liberté ni libertinage, hélas, mais dans une vaniteuse surcharge de syllabes. CLIQUEZ ICI POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE

snobisme et sexisme des alumni

Inquiétante, cette prise de distance croissante des grandes écoles et universités de France vis-à-vis de leur propre langue : non, il n'y a ni pertinence ni légitimité à rebaptiser " alumni " les associations d' anciens élèves d'écoles francophones ni leurs anciens élèves eux-mêmes. Le pluriel du mot latin alumnus (signifiant élève, au masculin) n'est évidemment pas arrivé chez nous par le latin, mais par imitation servile d'un emprunt déjà très ancien des étudiants nord-américains au latin. Notre ré-emprunt est nettement digne des moutons de Panurge, comme en atteste sa propagation aussi soudaine et fulgurante que tardive : les moutons ont le réflexe vif mais l'esprit lent. Nous ferions mieux d'imiter les universités des USA pour leurs extraordinaires fanfares de plusieurs centaines de musiciens. Ces formations artistiques et ludiques persistent à briller par leur absence dans nos universités, où l'apprentissage d'un instrument de

pas de futur après si

Ce que les linguistes appellent joliment le sentiment linguistique , c'est l'instinct qui nous permet d'identifier sans réfléchir les fautes de grammaire dans notre langue maternelle. Donc de ne pas les commettre. Les journalistes semblent souvent très peu sentimentaux sur ce plan-là... Au point d'utiliser, pour certains d'entre eux, le futur après si . Ce qui donne par exemple [ dans Le Progrès de Lyon ] cette tournure que l'on croirait tout juste digne d'un enfant en très bas âge : " Si la construction sera abandonnée " (sic). En anglais, when ( quand ) est suivi du présent pour exprimer le futur : " when I am 64" [The Beatles] signifiant "quand j'aurai 64 ans ". En français, c'est la conjonction si qui est suivie du présent pour exprimer une éventualité future : il faut dire " si vous venez, j'en serai ravi ", et non " si vous viendrez, j'en serai ravi ". On s'étonne de devoir le