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Affichage des articles du 2018

naming

Les polyglottes s'esclaffent devant certaines bévues lexicales francophones, comme " le nommage ". Cette création malhabile est un néologisme québécois supposé traduire l'anglais " naming " [littéralement : acte de donner un nom]. Or, l'anglais naming se traduit parfaitement à l'aide de termes irréprochables inscrits depuis des siècles dans la langue française. Selon le contexte, l'un ou l'autre de ces mots fait l'affaire : désignation, appellation, dénomination, intitulé, ou même onomastique . "Défendre sa langue pour la protéger ou restaurer sa prétendue pureté originelle me répugne. Se résigner à ce qu’au fil des jours sa langue soit défigurée par de petits et grands outrages déclenche néanmoins en moi de petites et grandes colères." Jean-Marie Borzeix , Les carnets d’un francophone . Éditions Bleu Autour, 2006 (p 42). CLIQUEZ ICI POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE

colère légitime

En France, le lieu commun concernant les manifestants appelés gilets jaunes consiste à les décrire comme liés par une même  colère . La colère de ces manifestants étant présentée - par eux-mêmes autant que par les commentateurs et les politiciens - comme éminemment respectable, et même qualifiée de  colère légitime , selon la formule rapidement devenue une précaution oratoire de rigueur. Les francophones à l'ouïe sensible entendent là un abus de langage périlleux. Car la définition du mot colère , ici puisée dans le dictionnaire Le Robert, ne laisse pas de doute sur le caractère déplorable de toute colère, fut-elle provoquée : " Mécontentement violent et passager qui s'accompagne d'agressivité ". Les manifestants qui se désolidarisent des violences commises ne peuvent que renoncer à l'invocation d'un droit à la  colère . Puisque la colère est violence. Sur les Champs-Elysées et alentour, dans le feu et le saccage, bref dans la violence, on a vu

la confiance clients : une purge vendue en pharmacie

Pour se faire une idée du mépris qu'inspire le souci du maniement le plus élémentaire de notre langue à certains membres de professions pourtant dites "professions intellectuelles supérieures", on peut pousser la porte d'une officine pharmaceutique et s'émouvoir d'y être accueilli par la proclamation publicitaire incongrue reproduite ci-contre. Signaler, comme nous l'avons fait dans une officine à Paris, l'aberration syntaxique de cette proclamation publicitaire ornant sa vitrine est un moyen très sûr de déclencher l'hostilité railleuse de la pharmacienne, dans le registre "oui, bon ben quoi, j'vois pas où est l'problème, j'y peux rien", le bras fermement croisés sur la poitrine, le sourire narquois et la mauvaise foi en bandoulière. Donc, on peut être titulaire d'un diplôme de docteur en pharmacie, membre d'un groupement de pharmaciens pour qui " notre santé est capitale " (autre proclamation publi

diagnostic sur France Culture

Dans une émission de la station de radio française France Culture (on notera la présence du mot culture ), deux professeurs en médecine invités à exposer leurs travaux de recherche ont commis de bout en bout une boucherie syntaxique qui pourrait laisser penser qu'ils ne sont pas de langue maternelle française ou n'ont pas fréquenté l'école ni lu de bons livres ni écouté de bons orateurs. Or, si. Mais la passion du jargon est si forte que la perte des repères logiques les plus élémentaires s'impose aux beaux esprits comme une nouvelle élégance. C'est vieux comme le monde parlant. Ainsi avons-nous pu entendre dix fois évoquer par ces maîtres du massacre linguistique : " les patients diagnostiqués sur cette maladie ". Ce qui voulait dire, dans leur esprit : " les patients chez qui cette maladie a été diagnostiquée ". Désordre complet des mots et impropriété des termes. On ne diagnostique pas un humain et on ne dépiste pas non plus un humain

modèles suréquipés

En 2010, une agence de publicité de grande marque automobile a une première fois décrit un modèle de voiture comme étant " suréquipé ". Toutes l'ont ensuite imitée. Un anonyme n'ayant pas perdu le sens des mots a légitimement pu s'interroger devant ce suivisme irréfléchi : " suréquipée, ma voiture, ça veut dire quoi ? Qu'elle a deux volants ?" Interrogation restée sans réponse autre que la propagation irritante de ce faux-sens, à coups de centaines de millions d'euros de dépenses publicitaires. Désormais, tout véhicule à vendre est présenté comme suréquipé . C'est le lieu commun obligé des bateleurs de ce secteur. Et bientôt, de tous les secteurs. Le qualificatif " suréquipé " n'a pourtant qu'un seul sens, et il est fortement péjoratif. Est suréquipé ce qui est encombré de trop d'équipements. Dans le verbe suréquiper , le préfixe sur- exprime un tort par excès. Exactement comme dans surcharger, surestimer,

le running et les runneurs

C'est quoi, le running ? Le "running", comme son nom l'indique aux anglophones, c'est l'acte de courir, c'est la course à pied . Mais la course à pied à l'usage exclusif des amateurs de termes anglais permettant de dire en moins clair ce qui se dit très bien en français, histoire de se la péter un max. C'est quoi, un runneur ? Dans l'hôtellerie, c'est un garçon de salle ("Hep ! Garçon !") ou une fille de salle , employé dont la mission consiste à courir à droite et à gauche pour se rendre utile au reste du personnel de service, maître d'hôtel compris. Ici, il ne s'agit pas seulement de se la péter en parlant un peu anglais mais sans perde complètement contact avec le français (on écrit runneur et non runner ), il s'agit aussi d'en finir avec l'infantilisation désobligeante du garçon ou de la fille de salle. Indulgence, donc, pour ce néologisme de métier. Mais c'est quoi au juste un runner, que l&#

pas de féminicide, par pitié

Réédition de l'article de mars 2019 Tuer une femme ou tuer un homme est un homicide. Ce mot convient à toutes les victimes car il ne hiérarchise pas les humains. Pourtant, une politicienne française, puis à sa suite le gouvernement et les médias, se sont mis en tête de faire entrer dans les nôtres le néologisme " féminicide " (sic). En quoi cela est-il une bien mauvaise idée ?  S'il s'agit du meurtre de la femme en tant qu'épouse ou partenaire sentimentale, se flatter d'employer le mot " féminicide " est une lourde démonstration d'ignorance qui fait honte à qui s'en gargarise, car le mot pour désigner l'homicide de l'épouse ou partenaire sentimentale existe déjà depuis des lustres, c'est uxoricide ( du latin uxor = femme, épouse ). Qu'il s'agisse d'un assassinat (préméditation), d'un meurtre (volonté non préméditée de donner la mort) ou de violences ayant entraîné la mort sans intention de le donner, l&

en même temps

On peut s'étonner que l'abus de la locution en même temps  soit présenté dans les médias français comme un trait caractéristique du candidat puis président Emmanuel Macron, alors que La Mission linguistique francophone épinglait déjà ce tic de langage (et sa propagation dans notre langue via les médias) bien avant que l'actuel président fasse son entrée dans la vie politique. Nous avons publié un article à ce sujet mi-2013. Le voici réédité, pour mieux comprendre ce qu'il y a à reprocher à l'emploi abusif de la locution en même temps. Septembre 2013 La simple et modeste conjonction de coordination  mais  n'est plus en vogue. Elle est délogée du discours ambiant par deux locutions adverbiales :  en revanche , plus ronflant ; ou  en même temps , plus gonflant - et dont le récent glissement de sens ne cesse de prendre de l'ampleur. Initialement adverbe de temps synonyme de simultanément , la locution  en même temps  fut employée par quelques humoristes

scandalistes et esclandriers

Zorro œuvrait à couvert : pleutre le jour, héros la nuit. Son courage physique se doublait du courage moral de supporter le mépris de ceux-là même qu'il défendait. Zorro était un moraliste en action, inactif en apparence. Prodigieuse abnégation. Mythe admirable. D'autres moralistes - moins héroïques mais aussi moins fictifs - défendent au contraire en plein jour et sabre au clair leur vision généreuse de la vie sociale. Il en résulte souvent pour eux des frictions publiques ou privés avec le grand nombre de ceux qui placent au contraire leurs propres droits très au-dessus de leurs devoirs, leur importante personne ou leur petit clan plus haut que le reste des humains, leur quiétude au-dessus de tout, et fuient dès qu'ils entendent exhorter à la bonté ou appeler au secours, tels de petits Zorro en négatif - estimables en apparence, méprisables en secret. Les frictions sociales sont inévitables entre les partisans d'une bienveillance mutuelle active, attentionnée

à Marie Laguerre, la bien nommée.

Lettre ouverte à Marie Laguerre, la bien nommée. à Marie Laguerre, créatrice de l'élégant mot-dièse #Tagueule à Marie Laguerre, créatrice d'un site internet gratuit d'incitation aux "témoignages" anonymes contre tous les hommes, au nom de la protection de toutes les femmes, toutes victimes de tous les hommes, lesquels méritent tous de s'entendre dire et écrire "#ta gueule". On n'incite pas toute une population à la délation anonyme contre un groupe humain désigné à la haine générale ("vos frères, vos pères, vos maris" - c'est votre liste terrifiante, mot pour mot - "tous des ordures, un jour ou l'autre"). Cela ne vous rappelle-t-il pas la haine des juifs, des noirs, des femmes adultères désignées aux lapideurs ? Quelle malfaisante initiative... Mais beaucoup vous applaudissent en moutons de Panurge. Votre agresseur est un taré isolé, sans doute en proie à des troubles psychiatriques, vous en faites une génér

tueur sériel

Souvent, le français souffre de traductions de l'anglais trop analogiques, trop "mot à mot". Ainsi l'anglais crime scene traduit servilement par  scène de crime , alors que le français a toujours parlé de lieux du crime . Ou bien l'anglais the future traduit par le futur alors qu'il s'agit de l'avenir . Dans le cas de serial killer , c'est bizarrement le contraire qui s'est produit. En France, sinon dans tous les pays francophones, l'habitude a été prise de traduire cette désignation par tueur en série , alors que l'adjectif sériel existe. La Mission linguistique francophone recommande de ne pas s'interdire l'utilisation du mot sériel pour traduire l'anglais serial , non seulement dans le cas de la musique sérielle mais aussi dans le cas des criminels multirécidivistes considérés comme tueurs sériels . POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE, CLIQUEZ ICI Henry VI

futur et expertise : hier et aujourd'hui

Tout en s'alarmant de la désaffection pour l'avenir au profit de le futur, une camarade en francophonie prénommée Régine nous a écrit ceci : "C'est à tort que le futur au sens de l'avenir est parfois tenu pour un anglicisme. Cet emploi est attesté de longue date dans notre langue, et jusque sous des plumes avisées : «  Le futur n'y aura jamais présence  » (Ronsard, Roman de la Rose , vers 1280)," Mais non, Régine, détrompez-vous ! En 1280 la télévision n'était pas inventée et les USA n'existaient pas. De sorte que le public francophone n'était pas bombardé de feuilletons américains mal traduits, dans lesquels l'avenir anglophone ( the future ) ne devient JAMAIS l'avenir francophone mais toujours "le futur". Or, cette bévue propre au mauvais maniement des faux amis par des traducteurs défaillants n'est pas décodée par les téléspectateurs ni leurs décodeurs...  Chacun croit y entendre le mot juste, et chacun e

live : en direct en franglais

"Suivez toutes les rencontres en direct et retrouvez tous les scores en live." (Sport24.Le Figaro.fr) "Philharmonie de Paris live." (site officiel de la Philharmonie de Paris, annonçant un concert dirigé par Klaus Mäkelä, ci-contre) Dans ce match d'annonces publicitaires en franglais, c'est la Philharmonie de Paris qui fait un sans faute. La chaîne sportive du Figaro, elle, marque contre son camp. Animée initialement de l'excellente intention de s'en tenir à la langue française avec "toutes les rencontres en direct ", elle se déconcentre avant la fin de sa phrase et se trouve hors-jeu par son catastrophique " en live " qui n'est ni de l'anglais ni du français et viole la grammaire de ces deux langues. Ici la faute " en live " est commise de surcroît au détriment d'une expression bien plus appropriée : "Retrouvez tous les scores en temps réel "   À la Philharmonie de Paris, au contraire, o

demander à ce que

En France, on commence à entendre dire " je demande à ce que ". Et même : "il faut vérifier à ce que" (pour il faut vérifier que ) et "ça va permettre à ce que" (pour ça va permettre de ). Cette difformité grammaticale majeure est capable d'affecter aussi bien un colonel de pompiers s'exprimant au micro de France Inter qu'un premier adjoint de la mairie de Paris (notre photo) intervenant dans le journal de France 3. L'Académie française, elle aussi, a relevé cette fâcheuse apparition et en cerne mal l'origine dans l'esprit des orateurs ne sachant plus dire simplement et correctement " je demande que " ou " je vérifie que ". Ce télescopage fautif est peut-être le résultat de l'amalgame entre deux tournures correctes : je demande à [ je demande à être informé ] parasité par une dose de   je demande que   [ je demande que l'on m'informe ]. On peut aussi supposer que cela résulte d'une inte

écoquartier ou éco-quartier ?

" É coquartier est un terme abominable. C'est un slogan politique approximatif adossé (...) à beaucoup de cynisme. "   Ce jugement sans appel est celui de l'architecte Rudy Ricciotti**. C'est aussi le nôtre. Rien ne justifie le culte idolâtre organisé dans les métiers du bâtiment et les conseils municipaux autour de ce néologisme de politique locale, si ce n'est le suivisme le moins réfléchi ou l' opportunisme affairiste le plus courtisan. Hélas, les pouvoirs publics voient autrement les choses puisqu'ils distribuent à tours de bras au nom du peuple français le vain " label ÉcoQuartier ", censé attester d'une vertu environnementale ineffable selon les uns, mesurable selon les autres, favorisant pêle-mêle les économies de gazole et " le vivre ensemble " (sic). ÉcoQuartier . Terme mal bâti censé encenser les bâtisseurs. Tout un programme... Ce jargon est suffisamment affligeant en lui-même, suffisamment contraire à l&

pour la survie de pour

Au vingt-et-unième siècle, chacun constate que l'anatomie des tournures administratives françaises n'obéit plus aux lois de la nature de notre langue. Dans cet esprit, la disparition de la préposition pour semble avoir été décrétée par diverses administrations, sans que les usagers de la langue française aient eu leur mot à dire et sans que l'Académie française l'ait entérinée. Ainsi la Ville de Paris, par la voix de sa régie immobilière, annonçait-elle en 2011 l'ouverture d'une " nouvelle résidence jeunes travailleurs ". On pourrait penser qu'il s'agit d'une coquille. Que nenni. Cette " résidence jeune travailleurs " (comprenez résidence  pour jeunes travailleurs ) vient rejoindre les " résidence chercheurs " ( résidences pour chercheurs ) et les " logements étudiants " (des logements pour étudiants ou d' étudiants ) qui pullulent dans les cartons des architectes depuis l'an 2000. Comme si

développer ou dépister une maladie

S'il est observateur et si son mal est d'apparition lente, le patient peut le voir se développer en lui. Mais une personne ne "développe" pas une maladie. C'est la maladie qui se développe en elle ! Médecins et commentateurs, chassez de votre discours ce lourd contresens, cette inversion entre sujet et complément qui infeste la langue médicale médiatique. Car en français, le patient  souffre  d'une maladie, la  contracte , en  est atteint . Familièrement, il a pu l' attraper   si elle passait par là et s'est transmise par contagion. On entend aussi dire que des personnes doivent se faire dépister . Hou là là, comme c'est méchant ! Ou comme c'est ignorant du sens des mots. Car on dépiste un mal, et non la personne qui est susceptible d'en être atteinte. POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE,  CLIQUEZ ICI

mur de son et mur du son

À l'occasion du décès en prison à 81 ans de Phil Spector, ingénieur du son fameux, condamné à perpétuité pour le meurtre de sa compagne par arme à feu à bout portant, la presse française titre inlassablement sur la mort de l'inventeur du mur du son . Ben tiens... Phil Spector a en réalité conçu un style d'arrangements et de mixage très fourni qu'on a appelé en anglais Wall of sound . Mur de son , donc. Et non mur du son - qui se dit sonic boom .

grosso modo, grosso merdo

Popularisée au début des années 1970 dans la bouche d'un humoriste radiophonique raillant une mauvais maîtrise du français doublée de la prétention de le parler admirablement, la formule " incessamment sous peu " accumulait deux adverbes ayant strictement le même sens. Forgée avec l'intention de faire sourire par son ridicule, cette bourde a fini par être prise au sérieux, et trouve depuis pas mal d'années sa place dans des propos qui se veulent absolument sérieux. Il commence à en aller de même pour la déformation ordurière et humoristique grosso merdo , dérivée de grosso modo . Elle surgit répétitivement, et sans aucune mine amusée, dans des conversations de travail au cours desquelles personne ne se permet pourtant de dire " c'est un résultat de merdre " au lieu de " c'est un mauvais résultat ". Ce grosso merdo , vous qui l'avez à la bouche, crachez-le discrètement à la poubelle avant d'entrer en réunion ou en cours, te

controverse contre versus

Dans un contexte de type " David contre Goliath ", on note une tendance récente [postérieure à l'an 2000] de la publicité et des médias francophones à remplacer le mot français contre par l'abréviation américaine " vs " [prononcée versus ]. Cette abréviation a été créée par les anglophones pour exprimer le mot latin versus , lequel signifie en anglais contre. Mais, contrairement aux termes latins sternum ou lavabo , la préposition latine versus ne fait pas partie du vocabulaire français. Sous des dehors de latinisme chic, c'est un anglicisme banal et frimeur, qui coûte deux syllabes au lieu d'une, et détrône donc sans nécessité la préposition contre dont l'emploi restera préférable aussi longtemps que l'anglais et le français ne seront pas devenus une seule et même langue, et que ni le snobisme ni le suivisme ne seront devenus des vertus. POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE, CLIQUEZ ICI

un prix n'est pas cher

Certains voudront s'offrir ce camping-car plaqué or mais renonceront, estimant que " son prix est trop cher ". Non : un prix cher , ça n'existe pas. Un prix est élevé , mais un prix n'est pas " cher ". C'est l'objet qui est cher ou non, selon son prix et vos moyens. Amis francophones, ça ne nous vous coûte rien d'en prendre bonne note... POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE, CLIQUEZ ICI  

provincial ou non

Qui habitait en province s'appelait un provincial . Aujourd'hui, en France contrairement à ce qui se constate ailleurs dans le monde francophone, l'adjectif provincial ne conserve plus que son acception péjorative : est provincial ce qui fait preuve d'une absence d'envergure nationale ou internationale, ce qui manque du bon goût parisien ou de la vitalité culturelle cosmopolite. De fait, les Français ne veulent plus être de province et ne disent donc plus qu'ils habitent en province mais en région . Cependant, l'adjectif régional n'est pas encore employé pour qualifier une personne vivant en région (donc en province), ni vivant selon des mœurs régionales (donc provinciales). On ne dit pas " Quel régional, celui-l à !" comme on eut dit " quel provincial !". Cette carence du vocabulaire usuel contemporain de France oblige les orateurs professionnels à des périphrases : en l'absence de connotation hautaine et moqueuse, tout p